Le public ne savait rien, pas même les noms de ceux qui avaient pris la décision de lancer l'insurrection et allaient avoir la charge redoutable de la conduire. Le 19, peu après 8 heures, l'occupation de la préfecture de police par 2 000 agents convoqués la veille donna le coup d'envoi. On vint des quartiers environnants pour y voir flotter les trois couleurs. Mais déjà des jeunes gens en armes et portant brassard tricolore circulant à bord de voitures sur lesquelles avaient été peintes en grand les initiales FFI et des escouades de feldgrau armes pointées dans leurs camions se livraient à un chassé-croisé avec échange de coup de feu dans les rues vides.
e jour-là. les PTT se mirent en grève. Ce qui passa inaperçu car le courrier n'arrivait plus. Radio Paris arrêta ses émissions et les journaux collaborationnistes leur parution : l'éditorialiste Jean Hérold Paquis et autres voix de la propagande allemande avaient pris la clé des champs vers l'est. L'occupation et le partage de leurs locaux et de leurs imprimeries entre la presse jusqu'alors clandestine donne lieu à quelques empoignades.